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Les archives de l'installation maraîchère

HISTORIQUE DU TERRAIN

Cette rubrique est une compilation des posts que je mettais dans ce qui était un blog à l'époque de mon installation.

J'étais locataire d'un terrain d'un demi hectare environ. Lorsque je l'avais récupéré, il se trouvait en état de friche inculte : beaucoup d'arbres de pépinière encore dans leurs godets, beaucoup de broussailles (prunelliers, ronces), et une zone toute cabossée, recouverte de ronciers sur une épaisseur de 2 mètres. La terre était truffée de gros godets de pépinière d'arbres, en plastique.

Un agriculteur voisin était venu broyer les broussailles sur la partie plate du terrain, enlever les arbres dont les racines étaient prisonnières des godets, passer la décompacteuse pour extraire des godets qui se trouvaient en très grand nombre, profondément enfoncés dans le sol.

Puis j'avais semé des "engrais verts" : un mélange de seigle, vesce, fèverole, avoine (octobre 2013). Ces plantes servent à protéger la terre pendant l'hiver et ramener de la vie dans le sol. Au printemps suivant (mai 2014), j'avais couché ces engrais verts (dont la taille m'arrivait à l'épaule) sur les zones que je voulais mettre en culture. Ces paillages riches en carbone nourrissent le sol et le protègent. J'avais laissé le reste du terrain en végétation haute, que je n'avais broyée qu'à l'automne suivant. Le champ s'était ainsi transformé en jolie prairie.

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Photo prise à l'automne 2014

Le terrain est situé dans le fond d'un creux qui collecte les eaux d'une vaste zone. Sous la terre végétale, une couche d'argile imperméable se trouve à une profondeur de 10 à 40 cm (semelle de labour ?). Les pluies d'hiver engorgent le terrain (situé dans un secteur nommé "les Mouilles"...).

Il avait donc fallu effectuer des travaux de drainage (avril 2015).

Enfin, des apports de compost et BRF (broyats de branches d'arbres) on été régulièrement effectués pour alléger une terre particulièrement lourde (qui colle en hiver, et se transforme en béton en été), en lui apportant de l'humus et en favorisant la présence de vers de terre.

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Photo prise à l'automne 2014

Sur la partie ouest de la parcelle se trouvait la décharge des anciennes activités du pépiniériste-paysagiste : montagnes de terre, terreau, gravats, pierrailles et briques, souches d'arbres (...), envahies de ronciers montant à 2 mètres de hauteur.

J'avais débroussaillé ce secteur, puis la pelle mécanique était venue tout niveler au printemps 2015. Les gravats avaient servi à terminer d'empierrer une zone carrossable en limite de parcelle, permettant aux véhicules de s'avancer pour charger les récoltes.

Puis j'avais commencé à redonner de la vie au sol avant de débuter les cultures sur cette zone, en semant plusieurs générations d'engrais verts : album photos.pdf 

Ci-dessous, une compilation des notes que j'avais publiées en temps réel sur ce blog, au fur et à mesure de mon installation maraîchère :

6 mai 2015  - FIN DES GROS TRAVAUX DE REMISE EN ÉTAT DU TERRAIN !

Les travaux ont été effectués en avril avec un tractopelle et une petite pelleteuse :

- creusement de fossés pour drainer la parcelle (eau stagnante pendant tout l'hiver et pendant les épisodes pluvieux)

- creusement d'une mare (pour la biodiversité et pour avoir de l'eau en hiver, lors de la fermeture du système d'irrigation agricole)

- aplanissement d'une zone de friche toute cabossée (ancienne décharge d'un pépiniériste-paysagiste)

 

Voici à quoi ressemble maintenant l'ancienne zone de décharge du paysagiste, à l'entrée du terrain :

 

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Après l'aplanissement de la zone avec les gros engins, j'ai enlevé manuellement de grosses quantités de pierres en surface et dans la couche superficielle du sol.

J'ai ensuite semé des engrais verts (phacélie et moutarde blanche) pour redonner de la vie au sol et concurrencer les herbes sauvages qui ne manquent pas de germer en quantité.
J'ai recouvert les semis de broyat de branches (BRF).

Détail des germinations d'engrais verts (le 8 mai) :

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27 mai 2015 - DÉBUT DES PLANTATIONS

Les premières tomates ont été plantées le 17 mai, en plein champ.

Les maraîchers professionnels plantent toujours leurs tomates sous tunnel (serre). Cela leur permet d'obtenir des récoltes précoces et surtout de limiter les dégâts du mildiou lors des épisodes pluvieux. Pour des raisons administratives, je ne pourrai installer mes tunnels que l'hiver prochain.

Il a donc fallu mettre en place des supports de culture pour les tomates. Un grand merci à Claire pour ses coups de main, notamment pour enfoncer les piquets et me tenir l'escabeau lorsque j'ai donné les coups de masse sur les piquets de 2,50 mètres, aux extrémités des rangs.

Chaque pied de tomate sera taillé (suppression des branches latérales) pour être mené sur une seule tige, qui sera enroulée sur la ficelle au fur et à mesure de sa croissance.

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Malheureusement, le fort vent du nord qui sévit depuis une dizaine de jours a bien abîmé les jeunes plants...

Sur un autre secteur du terrain, j'ai commencé à préparer le sol pour sa mise en culture : passage de la grelinette pour décompacter la terre, apport de 3 cm de compost (brouette) puis de 5 cm de BRF (broyat de branches), pour essayer d'alléger cette terre très argileuse.

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Cette photo montre la préparation en cours de la première planche de culture de ce carré. Le reste est bâché en attendant une préparation identique. La bâche permet au sol de moins sécher et empêche l'envahissement des herbes. Il s'agit d'une bâche d'ensilage, réutilisable pendant de nombreuses années, et recyclable à la fin, lorsqu'elle est toute déchirée.

Sur la photo ci-dessous, on peut voir deux planches préparées. La première accueille des plants de tomates, qui seront menés différemment de ceux qui ont été plantés sur les ficelles. Ils ne seront pas taillés, et formeront de véritables buissons. Pour soutenir les branches qui vont partir dans tous les sens, ils sont entourés de "cages", faites en cylindre de grillage.

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Les plants sont faits dans une petite serre que j'ai construite dans mon jardin, juste à côté de la maison :

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sous la serre, 27:04:2015.jpg

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2 juin 2015

La publication du 27 mai montrait la préparation d'une planche de culture sur le secteur du terrain que j'avais bâché pendant l'hiver.

Voici maintenant une préparation un peu différente. Il s'agit d'un secteur qui avait reçu en surface la terre extraite des fossés lors de leur creusement (fin avril). C'est donc une terre qui a été malmenée, dans laquelle il faut remettre de la vie. Je comptais la recouvrir d'une bonne couche de compost dans laquelle j'aurais pu cultiver directement, et qui aurait allégé cette terre particulièrement argileuse. Mon collègue agriculteur, pensant me livrer un compost mûr, s'est rendu compte après déversement du tas, que les broyats de branches étaient finalement très peu décomposés. Ils ont quand même été étalés sur la terre, mais cela me complique sérieusement la tâche. Car laissée telle quelle, cette couche risque de poser pas mal de problème à la terre qui se trouve dessous et qui manque de vie pour pouvoir se charger de sa bonne décomposition. Avant chaque plantation, je dois donc préparer les planches de cette façon : écarter la couche de broyat, passer un coup de grelinette pour aérer le sol (tassé par endroits par les passages d'engins), apporter du compost à la brouette et l'étaler, remettre le broyat en surface pour protéger le compost et maintenir l'humidité.

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En bas de la photo, la terre a été décompactée. Au milieu, le compost a été étalé. En haut, le broyat a été remis en place.

C'est long, car le compost n'est pas tamisé. Il me faut beaucoup de temps pour le trier lors du remplissage de chaque brouette. De plus, le tas de compost se trouve à l'autre bout du terrain.

Une fois la planche préparée, cerise sur le gâteau : la plantation.

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Un rang de courgettes de différentes variétés.

Mais il ne suffit pas de préparer les planches, de faire les plants sous la serre puis les planter dans le jardin. Il faut aussi mettre tout le réseau d'irrigation en place, et préparer le terrain pour les plantations suivantes...

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2 juillet 2015 - DU CÔTÉ DE LA MARE

Une mare a été creusée fin avril 2015.

La vie a commencé à s'y est installer très rapidement, avec l'arrivée des grenouilles dès le lendemain des travaux !

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Les abeilles viennent s'y abreuver très nombreuses lors des journées chaudes.

Des tritons alpestres font de très brèves apparitions, lorsqu'ils viennent en surface prendre une gorgée d'air.

Il fallait y installer des plantes pour favoriser une biodiversité maximale. C'est ce qui a été fait en juin, avec l'aide de Claire : plantation de roseaux massettes et d'iris d'eau.

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Claire en pleine action

 

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Florence

3 juillet 2015 - CA POUSSE !

J'ai enfin terminé la préparation des planches de culture de la zone principale du terrain.

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Outre les planches sur lesquelles j'ai installé des plants (apports de compost et broyat), j'en ai préparé d'autres sur lesquelles j'ai semé de la phacélie (engrais vert à jolies fleurs violettes très appréciées des insectes butineurs). Après avoir aéré un sol très compacté avec la grelinette, j'ai fait les semis que j'ai recouverts de broyat. Ce dernier permet aux graines de rester dans de bonnes conditions d'humidité pour germer, même par temps de canicule ; il nourrit et protège le sol.

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Les tomates n'ont plus qu'à mûrir !

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Grâce à la présence de très nombreuses espèces de plantes sauvages, les coccinelles et autres insectes auxiliaires des cultures sont arrivées tôt sur le terrain. Ici sur une feuille de tomate.

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Courge 'Blanche de Lyon' : une ancienne variété locale

8 juillet 2015

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Les tomates en cages

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Courge 'Blanche de Lyon' (variété ancienne)

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Une jeune gourde pèlerine

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Les haricots grimpants sont sortis de terre

(entre un rang de tomates à droite et un rang de courgettes à gauche)

27 juillet 2015

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Au premier plan : deux courges 'Blanche de Lyon'. À l'arrière : pieds de courgettes et tomates

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Tomate 'petit coeur de boeuf' presque mûre

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Courgette 'Grisette de Provence'

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Gourde pèlerine

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Jeunes potimarrons 'Kabosha' et maïs

16 août 2015

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Tomates cerises 'Miel du Mexique', dans leurs cages

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Les haricots grimpent à l'assaut des ficelles

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Maïs, phacélie (un engrais vert qui fait des belles fleurs violettes), et potimarron

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Melon 'Délice de la table' (variété ancienne lyonnaise)

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Un rang de mini-courges (à droite, un rang de cardons)

 4 septembre 2015

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Amarante 'queue de renard', plantée au bout d'un rang de tomates

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Tomates de variété anciennes, palissées

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Tomates 'ananas', dans leur cage

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Les haricots ont grimpé jusqu'en haut de leur support

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Haricots : détail

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Un des pieds de rhubarbe semés au printemps

7 mai 2016 - Voici un an que les travaux de mise en état du terrain se sont terminés.

OU EN EST-ON 1 AN APRÈS ?

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Les iris, plantés dans la mare creusée il y a tout juste un an, sont en pleines fleurs

En fin de culture à l'automne dernier, j'avais semé des engrais verts pour couvrir et nourrir le sol. Il s'agit de plantes annuelles qui ne craignent pas le gel. Les engrais verts d'hiver sont particulièrement intéressants pour empêcher le sol de se compacter sous les pluies d'hiver (protection physique contre l'impact des gouttes ; travail du sol par les racines). Leur implantation est indispensable lorsque les zones cultivées sont proches des arbres. En effet, les arbres explorent le sol avec leurs racines pendant l'hiver, lors du repos de leurs parties aériennes. La présence des racines des engrais verts dans le sol installe une concurrence racinaire. Le message est clair vis-à-vis des arbres : installez vos racines plus profondément !

Les engrais verts sont restés ras pendant l'hiver :

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Le 22 janvier 2016

Puis ça commence à pousser un peu en mars :

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Le 24 mars 2016

En avril, ça s'accélère :

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Le 26 avril

Et ce n'est pas fini : il faut attendre que les engrais verts soient en fleur pour les coucher. Pour ce mélange de seigle, vesce et fèverole, il faudra attendre la mi-mai. Ce sera alors le moment de planter les légumes d'été ; c'est donc bien synchronisé !

Il existe d'autres engrais verts d'hiver, intéressants pour leur floraison plus précoce que le seigle et la vesce. Il s'agit du trèfle incarnat :

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Le pois fourrager est aussi une plante intéressante :

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Malgré son nom, le pois fourrager est délicieux pour les humains, autant en mange-tout qu'en grains.

Une fois que les engrais verts sont en fleur, la teneur de leurs tissus est riche en carbone. C'est alors le moment de les coucher. Les plantes, une fois couchées, serviront à pailler le sol. Elles le protègeront contre les pluies battantes, le rayonnement solaire, le dessèchement et la levée des herbes spontanées. Elles nourriront aussi les vers de terre et autres organismes du sol, qui vont les transformer en humus.

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Une butte implantée de trèfle incarnat en cours de couchage

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La même butte, engrais vert couché puis recouvert de BRF

Une  fois les engrais verts couchés, on les recouvre de BRF (broyat de branches d'arbres) pour apporter encore plus de matière carbonée sur ce sol qui en a un grand besoin. Le BRF va aussi servir à lester les plantes couchées pour qu'elles ne se relèvent pas. Pour des sols déjà riches en humus, l'apport de BRF n'est plus nécessaire : il suffit de poser une bâche noire pendant une dizaine de jours pour finir de détruire l'engrais vert et s'assurer que les plantes resteront bien plaquées au sol.

Pour planter les légumes d'été (tomates, aubergines, poivrons, courges, courgettes et potirons, etc.), il suffit de planter les mottes dans la terre, juste sous le paillage.

Dans un sol vivant et nourri (paillages végétaux de surface), les vers de terre prolifèrent. Ce sont eux qui labourent le sol. Le jardinier n'a plus besoin de travailler sa terre !

Les outils pour coucher les engrais verts :

Des vieilles raquettes à neige font l'affaire :

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Ou encore un bricolage facile :

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Une planche sur laquelle on fixe une corde à tenir en main.
Sous la planche, on visse des cornières métalliques :

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On appuie de tout son poids sur la planche, et on progresse selon un mouvement de pendule entre le pied arrière et celui posé sur la planche :

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L'amélioration du sol

Même s'il reste encore beaucoup à faire pour transformer cette terre très lourde en terre maraîchère de rêve, le chemin vers l'aggradation du sol est en marche.

Grâce aux apports de BRF, les mycelliums s'y sont installés, gage d'une terre qui reprend vie. La fructification du mycellium n'est autre que les champignons, très nombreux sur les planches de culture :

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Les carpophores, fructification du mycellium

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Le mycellium, visible sur cette "motte" de BRF qui a été retournée

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Les turricules, qui manifestent la présence des vers de terre 

 ÉTÉ 2018

Les séquelles d'un accident m'ont contrainte à une deuxième opération à l'épaule droite au début de l'été 2018. Je suis obligée d'abandonner mon activité de production de légumes, mais continue les formations au jardin.

FIN 2018

J'avais mis le jardin en culture au printemps 2018, et effectué mes dernières plantations peu de temps avant de me faire opérer (fin juin). Ainsi, mes clients ont pu continuer à bénéficier de la production du jardin jusqu'aux premières gelées d'octobre, en allant cueillir eux-mêmes leurs récoltes, en toute liberté.

Écrit par Florence Lien permanent | Commentaires (0)

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